le vendredi 2 décembre 2011
Chères amies, chers amis,
Inuit est en concert ce vendredi 2 décembre, à la gou-goutte à pépé, 135, Avenue de l'hippodrome (Ixelles), à 20h00.
Attention ! Pour des raisons de voisinage, nous commencerons à l'heure ! En effet, nous sommes obligé de terminer à 22h00 au plus tard !
A l'heure, où nous écrivons ces lignes, une nouvelle terrible vient de tomber : Elio Di Rupo a démissionné. Notre pays est à nouveau au bord du gouffre. Nous entrons peut-être dans une dernière ligne droite historique, les choses ne tiennent plus qu'à un fil. Il ne s'agit pas de vivre ces dernières heures dans l'insouciance et la légèreté.
On a le droit d'être en colère, on peut s'offusquer de voir l'avenir de notre nation bradée dans des tractations politiciennes qui sont à mille lieues de nos préoccupations quotidiennes. Et pourtant ...
Si l'on réfléchit deux minutes ...
La Belgique, qu'est-ce ? ...
Fermons les yeux ... Dans la débâcle, rassemblons quelques images ...
Le périphérique de Charleroi un jour de pluie, le regard gris de Bart DeWever, les "dancings" ouverts l'après-midi dans les galeries Ravenstein, les crèmes glacées qui tombent comme des mouches sur la digue de Blankenberg en été, les chansons de Simon and Garfunkel exécutées rue Neuve à la flûte de pan tous les samedis, les files à la caisse chez Ikea (où l'on est coincé entre une étagère "piotrjavelbliksmotjr" et de l'herbe à chat dans son pot rustique fabriqué en Chine), les anguilles au vert congelées qui restent toujours introuvables (heureusement?) au Colruyt, la place du Châtelain le mercredi et ses faux airs de festival de Cannes de banlieues, la gueule de la voisine d'en face qui vous en veut parce qu'elle se voit dans votre regard, la basilique de Koekelberg et ses allures de Taj Mahal stalinien, Bruges et ses rares autochtones qui écartent imperceptiblement leurs rideaux pour vous observer avec le même regard implorant que les gorilles dépressifs du zoo d'Anvers, les toilettes publiques de Tadoussac au Québec sur le carrelage desquelles quelqu'un a griffonné à la hâte "fourrons wallons" au début des années 90, même le roi Baudoin (tant aimé) et ses airs contrits de moraliste de grenouille de bénitier, tous les vendeurs de gsm qui se prennent pour Justin Timberlake mais peinent à nous rappeler Plastique Bertrand, la princesse Mathilde (plus belle-mère de Derrick en vacance à Planckendael que Lady Di), les odeurs dans le métro, la couleur du canal à Bruxelles, la passerelle au dessus de la rue de la loi qu'on devrait ériger au rang de patrimoine mondial de l'UNESCO comme l'exemple parfait de ce qu'il faut faire pour avoir l'air d'un con, les téléphonistes guadeloupéennes qui vous appellent pendant le film pour vous offrir un repose-louche en bakélite qu'il faut aller chercher dimanche prochain dans un show-room à Erps-Kwerps si l'on veut profiter de la promo, les marchands de sommeil, les marchands de frites qui ne mettent pas de sel dans le fond du paquet, ceux qui mettent de la sauce samouraï sur les frites, les frasques du Prince Laurent tellement fades si on les compare avec la jet-set d'outre Quiéverain, le format du journal Le Soir (désespérément trop grand) qu'on ne peut lire nulle part, toutes les places publiques qui sont des parkings, le salaud qui a fait disparaître de la carte du Quick les hot-dogs de mon enfance, les professeurs de gym aquatique qui hurlent à la piscine, Sandra Kim, les travaux inutiles, tous les serveurs du Café Belga tellement beaux que ça en devient injuste, les arrières maisons délavées aperçues du train, le train lui-même (trop cher), ... STOP ! ...
STOP ! STOP ! STOP !
Qui voudrait sauver cela ?
Qui voudrait passer des nuits entières en face de Charles Michel ou Alexander De Croo à discuter pour savoir si l'on pense que l'on pourra un jour imaginer que l'on puisse envisager de discuter de ... la Belgique?
N'en voulons pas à nos politiques, ça n'est pas drôle !
N'en voulons pas à nos politiques car à l'impossible nul n'est tenu ...
Aujourd'hui, il est l'heure des comptes et de la table rase. Aujourd'hui, il est l'heure de passer à autre chose et de tenter de produire, dans un dernier soubresaut de rage créatrice, une autre image de ce que nous désirons être, à défaut de l'être déjà !
Inuit vous propose une alternative à la morne grisaille de ces derniers jours et participe modestement à l'indispensable alternative qui s'offre peut-être à nous.
Soyons, une heure, rien qu'une heure durant, Inuit et con à la fois !
Venez nombreux, parlez-en à vos amis !
le 18 novembre 2011
Chères amies, chers amis,
Inuit est en concert ce vendredi 18 novembre au Zwanzeur (11, avenue Jean Volders à Saint Gilles), à 20h00.
Bien sûr, en ces temps troublés et incertains, riches en drames, polémiques, nouvelles fracassantes et indignations diverses, l'information peut paraître anodine.
Notre intention n'est pas d'accroître, même modestement, l'inflation galopante d'une actualité devenue tellement folle qu'elle repousse chaque jour un peu plus loin les limites de notre capacité à concevoir ce qui nous entoure. Raisonnablement, nous savons qu'Inuit pèse très peu dans la balance et que notre planète tremble actuellement sous l'effet d'événements -le printemps flamand, l'amitié touchante et exemplaire de Barack et Nicholas, le rachat de Dexia par Steven Spielberg ou "l'affaire BHV dans la chambre du Sofitel"- qui retiennent légitimement toute notre attention.
C'est pourquoi, depuis des semaines, voire de mois, nous agissons dans l'ombre et sans faire de mousse. En effet, contrairement à certains de nos contemporains, Inuit a récemment cultivé l'élégance du détail qui s'efface au profit de l'indispensable ! Plus humbles que rusés, nous avons su nous économiser pour vous permettre d'embrasser, comme il se doit, le monde qui nous entoure avec ses heurts, ses accélérations, ses doutes, ses envies, son effervescence, ...
Cependant, une fois n'est pas coutume, l'actualité récente nous a rattrapé.
En effet, en septembre passé, une terrible nouvelle fit son apparition sur les tabloïdes et, bien que peu d'entre nous l'ont relayée, elle est de taille !
L'entreprise danoise Cryos, la plus importante banque de sperme au monde, refuse dorénavant les dons venant d'hommes roux !
Attention ! Nous ne tomberons pas ici dans le piège d'un débat de pacotille sur la bioéthique ou dans de vaines argumentations sur la liberté individuelle ou encore dans l'apologie mièvre et naïve d'une humanité plurielle et riche de sa diversité ! Non !
Ces discussions, réflexions et autres arguties jouent le jeu de l'infamie qui, déjà, est en marche ! Assez de discussions, il est temps d'agir ...
Dès lors qu'un pan de l'humanité est menacé, il faut le défendre, le soutenir. A l'instar de John Fitzgerald Kennedy, qui déclara en son temps devant le mur de Berlin "Ich bin eine berliner" afin de prendre fait et cause pour les berlinois du côté est, dont la liberté était affreusement mutilée, déclarons, chères amies, chers amis, "Nous sommes tous roux".
Inuit vous offre donc la possibilité d'une première action dont la modestie n'entache en rien la ferveur. Certains savent qu'Inuit rassemble les efforts, les doutes, les désirs de quatre hommes (Greg, Phillippe, John et Laurent) dont deux qui, sans être franchement roux, sont porteurs du gène qui donne à leur chevelure ce penchant pour l'automne, le feu et les couchers de soleil. Il nous est donc apparu que soutenir Inuit aujourd'hui, c'est soutenir une certaine idée de l'humanité où les minorités ne sont plus des minorités, où la différence n'est plus une différence, où la rareté devient une richesse !
Ce vendredi 18 novembre, venez, nombreux, assister à notre concert au long duquel nous tenterons de faire mentir les statistiques : les roux ne sont plus une quantité négligeable (comme l'orange des feux de signalisation injustement plus court que le rouge et vert!), ils représentent la moitié de ce que, aujourd'hui, l'humaniste indigné qui sommeille en vous désire être : un homme roux !
Venez nombreux, parlez en à vos amis.
le 24 juin 2011
Chères amies, chers amis,
INUIT est prochainement en concert ! S'il vous plaît, qu'on ne nous en tienne pas rigueur !
Récemment, la ville de Marikina, à l'est de Manille aux Philippines, s'est vu refuser une seconde inscription au livre Guinness des Records. Pouvant déjà se vanter d'avoir confectionné la plus grande chaussure en cuir du monde (5,29 mètres de long et 2,37 mètres de large), les autorités de la ville concouraient cette fois après avoir organisé la plus importante circoncision collective de l'histoire de l'humanité en rassemblant, dans le stade de football municipal, 1500 enfants pour leur permettre de passer ce rite initiatique vers l'âge adulte dans des conditions sanitaires acceptables.
Le record ne sera pas homologué.
Les éditeurs responsables du Guinness Book ont motivé leur refus en déclarant "qu'en raison de risques et de considérations d'hygiène, les records consistant à effectuer des procédures médicales en un temps minimum ou sur un groupe de large taille" ne pouvaient pas être pris en considération.
A la bonne heure ! Ne sommes nous pas là en face d'une éthique aléatoire et partiale ? Car, en définitive, quelle différence y a-t-il entre l'exploit de la ville de Marikina et celui du britannique John Evans qui a, pendant 33 secondes, porté une Austin mini su sa tête ou celui d'Elaine Davidson dont le corps est troué de 6725 piercing ?
Comment ne pas voir, dans ces prouesses, validées ou non par le Guinness Book, autant de tentatives d'échapper à l'anonymat, à l'oubli ?
S'il faut tirer un enseignement du triste sort réservé aujourd'hui à la ville de Marikina (essuyer un refus n'est drôle pour personne !), sans doute consisterait-t-il en une prise de conscience du fait que tout être humain tente sans relâche de s'arracher à son destin : la mort.
Paradoxe aussi inacceptable et violent qu'il est intrinsèque : vivre c'est mourir, c'est disparaître.
Dès lors, pourquoi le chinois Li Jian Hua trouve sa place dans le Guinness Book après avoir soulevé, pendant 9,3 secondes, une pile de briques de cinquante kilos suspendue à son oreille droite alors que la ville de Marikina est injustement négligée ? Il s'agit d'humains, sensibles et fragiles, de pauvres enfants qui ont fait la "queue" sans doute des heures durant, la peur au ventre .... Pour rien ? Peut-on ignorer qu'il sont comme nous, qu'ils tentent, comme tout un chacun, d'échapper à leur funèbre condition ?
Nous sommes égaux devant ces questions. Nous sommes tous des oubliés en sursis.
Inuit n'échappe pas à cette angoisse profondément humaine et l'on conviendra que, jusqu'ici, ses contributions à la grande marche de l'histoire de l'humanité furent modestes bien que ferventes. Que l'on ne nous tienne donc pas rigueur de nous produire à nouveau en concert.
En effet, Inuit est en concert le vendredi 24 juin au CHAT-PITRE, rue du Tabellion,1, à Ixelles, dès 20H30.
Venez nombreux, parlez-en à vos amis !
le 5 janvier 2011
Chères amies, chers amis,
Dans un numéro du "Courrier International" datant du mois d'août, parraissait un nouvelle étonnante.
En Allemagne, une enseignante a porté plainte contre un élève car il avait dessiné un lapin au tableau. En entrant dans la classe, découvrant le forfait, la plaignante s'est littéralement décomposée et s'est enfuie, en larmes, ne pouvant supporter la vue de l'animal. En effet, cette professeur d'Allemand et de géographie souffre de "cuniculophobie".
La cuniculophobie, bien que fort méconnue et peu répandue, représente, pour les personnes qui en sont atteintes, un handicap grave. Cette pathologie est une forme d'angoisse qui se déclare dès que le patient est en présence d'un lapin. Certaines personnes (c'est le cas de la triste héroïne de ce sombre épisode de l'actualité récente) vont même jusqu'à dévellopper une intolérance extrêmement virulente aux lapins sous toutes leurs formes (films, photos, dessins, simple évocation, odeurs ...).
Le tribunal a déclaré la plainte de l'enseignante irrecevable car celle-ci n'a pas pu établir que l'élève connaissait sa pathologie et aurait donc agi avec intention de nuire. Un arrangement à l'amiable (dont le journaliste du "Courrier" ne dit rien) a pu être trouvé.
Néanmoins, même si l'élève ignorait le risque de traumatisme que son geste engendrait, est il véritablement "innocent" ? L'ignorance ou la méconnaisance nous exonèrent-elles de toute responsabilité à l'égard d'autrui ? Depuis quand "ne pas savoir" nous dégage de l'éthique la plus élémentaire et de ce qui fonde toute vie en sociéte, à savoir le soucis de l'autre ?
En l'occurence, ce jeune apprenti peintre animalier allemand eût mieux fait de se renseigner ...
Cet évènement fait indéniablement date dans la carrière d'INUIT car là où nous avancions confiants mais tête baissée et le nez sur le guidon, la route nous apparaît aujourd'hui parsemée de risques sourds et de menaces latentes. Nous tenons, d'ores et déjà, à nous excuser pour toutes les vexations, blessures et autres griefs que notre musique a pu ou pourrait occasionner à qui que ce soit. Nous espérons, en outre, que cette prise de conscience puisse concerner, à l'avenir, l'ensemble de la communauté artistique de notre belle planète.
Combien de souffrances et d'outrages peut-on encore éviter si, demain, les artistes, comédiens, danseurs, écrivains de tous les pays tendent une main ouverte et bienveillante vers un public qui n'a que trop souffert ?
C'est donc avec la prudence et l'humilité dorénavant de rigueur qu'INUIT annonce son prochain concert au café Kafka (21, rue des poissonniers à 1000 Bxl) le mercredi 5 janvier à 21h00.
Venez nombreux, parlez-en à vos amis.
le 3 novembre 2010
Chers amis, chères amies,
Toujours soucieux de répondre aux demandes (même si d'aventures elles ne sont pas encore formulées) et suivant l'adage commercial qui dit que l'offre la crée (la demande), je vous envoie, par la présente, des nouvelles d'inuit.
A l'instar des médecins qui préfèrent d'abord ne pas nuire, inuit tient la barre et ne subit aucune fluctuation notoire.
Il peut cependant être utile de signaler que mon ampli, issu des usines d'une grande firme américaine, a dû subir une intervention dont il sortira grandi. En effet, c'est un ampli "à lampes" (qu'il est beau et imagé de concevoir que des lampes puissent être musicales !), ce qui est un avantage mais aussi un inconvénient car ce système est fragile. J'ai, récemment, et pour mieux vous servir, grillé mes lampes.
Après une rapide enquête, il est devenu évident qu'il fallait le porter à réparer chez LE spécialiste de la région : Guy, à Zaventem.
J'ai donc, avec la voiture de ma mère, emprunté le ring à la hauteur d'Anderlecht en suivant la direction de Liège jusqu'à la sortie numéro 3, "Zaventem Centre", ce qui m'a permis de presque circonscrire ce qui constituera dans les mois à venir, plus personne n'en doute, notre pays. J'ai fait le tour de Bruxelles (comme on fait le tour d'une question), voyage aussi étonnant qu'émouvant. Est-ce bien là mon pays, ma patrie, ma maison et mon identité ?
La fréquentation des frontières est toujours une aventure palpitante en cela qu'elle témoigne et résonne de passages, de transits, de quêtes et d'espoirs. Réjouissons nous, chers compatriotes, car, bientôt, nous allons pouvoir vivre cette expérience à moindre frais et sans perdre de temps dans de vains déplacements lointains ; l'exotisme et l'étranger sont là tout près. L'autre, l'altérité radicale sont à portée de main, aux portes de notre magnifique et tout petit pays !!!!!!!
J'ai donc quitté le ring à Zaventem pour m'aventurer dans le nouveau monde à la recherche de Guy. Après avoir rapidement traversé une banlieue radieuse et ensoleillée qui chante les qualités de l'architecture flamande (ce subtil mélange de fermette bretonne, d'hacienda mexicaine et de temple grec !), j'ai trouvé Guy qui m'attendait à l'entrée de son garage, offrant à mon ampli américain l'hospitalité d'un skate bord pour en faciliter le transport. La rencontre fût brève et efficace, le diagnostique presque immédiat : "C'est les lampes". Pas grand chose à raconter.
Pourtant, depuis, je pense souvent à Guy, à son allure claire et rassurante, ce calme placide et authentique qui est l'apanage de ceux qui ont traversé les choses.
Je pense qu'il habite loin d'ici et pourtant tout près. Je pense que le monde est beau et surprenant car toujours différent. Je pense et j'espère enfin que les dirigeants de ce monde merveilleux travaillent sans relâche à notre avenir commun, à Guy et moi, pour que, demain, le grand demain qui s'ouvre devant nous comme le soleil se lève sur la mer tous les matins, nous puissions encore, Guy et moi, nous rencontrer et travailler, main dans la main, à l'amélioration des relations économiques, politiques et culturelles de nos belles et grandes nations respectives !
A part cela, n'oubliez pas qu'inuit est en concert ce mercredi 3 novembre 2010, au café Kafka (21, rue des poissonniers à 1000 Bxl) dès 21h00. Venez nombreux, parlez en à vos amis. |